Le numérique constitue un levier puissant de développement économique. La France a de nombreux atouts dans ce domaine. Mais elle est freinée par le pouvoir de marché – excessif – des géants américains du numérique tels que Google, Apple, Facebook et Amazon.

Le numérique (c’est-à-dire les technologies de l’information et de la communication, mélange d’informatique, de télécommunications et d’Internet) est omniprésent dans nos activités privées et nos professions. Il nous enrichit de nombreuses possibilités de nous informer, nous exprimer, communiquer, nous déplacer, travailler, acheter. Le confort, la facilité et la rapidité que permet le numérique fascinent. Et, surtout, le numérique constitue une opportunité – à ne pas manquer – de stimulation de l’économie.

Tout cela, nous le devons pour une large part à Google, Apple, Facebook et Amazon (ces sociétés sont désignées collectivement par l’acronyme GAFA). Mais notre fascination laisse place à la crainte devant le pouvoir exorbitant des GAFA, résultant de leur quasi-monopole (sans compter leur trop grande facilité à ne pas payer certains impôts). Laisser cette situation perdurer causerait un préjudice important à l’économie nationale. Elle entrainerait des dommages difficilement réversibles. Il appartient à la puissance publique d’établir les garde-fous nécessaires. Il est essentiel que la France et l’Europe s’arment juridiquement et intellectuellement.

Le but de cette conférence du Café-éco est que nous connaissions mieux les GAFA (on dit souvent que les GAFA savent presque tout de nous, alors que nous ne savons pas grand-chose d’eux !). Dans des termes accessibles à tous, la conférence nous fera prendre conscience du déséquilibre actuel des rapports de force et de la nécessité de les inverser au plus tôt.

Michel Lapeyre

Joëlle Toledano est professeur des universités en sciences économiques, associée à la chaire « Gouvernance et régulation » de l’Université Paris-Dauphine. Elle est membre des conseils d’administration de l’Agence nationale des fréquences et de deux startups du numérique.

Docteur en mathématiques et docteur en sciences économiques, Joëlle Toledano a mené une double carrière, universitaire et en entreprise, avant de se passionner pour les sujets de politique publique et de régulation.

Elle a débuté comme attachée de recherche au CNRS, puis comme maître de conférences en économie à l’Université de Rouen. Parallèlement, elle a occupé divers postes de direction dans des entreprises informatiques. Elle a rejoint en 1993 le groupe La Poste dont elle a été, à partir de 2001, la directrice de la régulation européenne et nationale. Elle a été nommée, début 2005, professeur des Universités à l’École supérieure d’électricité (Supélec).

Joëlle Toledano a été membre du Collège de l’autorité de régulation des communications électroniques et de la Poste (ARCEP).

Elle a remis en 2014 à Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du numérique, un rapport rédigé à la demande du gouvernement intitulé « Une gestion dynamique du spectre pour l’innovation et la croissance ».

Joëlle Toledano a publié plusieurs ouvrages et articles (scientifiques ou grand public) dans les domaines de la macroéconomie, de l’économie industrielle, ainsi que de l’économie et la régulation du numérique, des communications électroniques et des postes.