La mondialisation – que l’on peut schématiquement définir comme la circulation mondiale des biens, des services, des personnes et de l’information – a des effets positifs : elle a sorti de la pénurie alimentaire un milliard de personnes, elle a accru le niveau de vie en Occident et elle multiplie les contacts entre personnes de cultures différentes, ce qui peut contribuer à la paix.

Mais elle a des conséquences difficiles à supporter : fragilisation des emplois peu qualifiés dans les pays occidentaux, inégalités conduisant à des affrontements sociaux, atteintes à l’environnement.

La mondialisation économique stimule toutes sortes d’échanges entre les pays : non seulement dans le domaine des biens et des services, mais aussi dans celui des lettres, des sciences, des arts, etc. La mondialisation fait ainsi progresser les civilisations.

En Occident, elle a augmenté le niveau de vie moyen. Dans de nombreux pays, elle a permis que soit consacré plus de temps à l’éducation et aux loisirs.

Malheureusement, la mondialisation accroît les inégalités, ce qui déstabilise les pays concernés. C’est le cas en France pour la production des biens : des emplois peu qualifiés y sont fragilisés. En outre, la disparition du contrôle des capitaux augmente les flux financiers entre pays (avec la rapidité que permet le numérique), ce qui affaiblit certaines économies nationales. Enfin, les progrès fulgurants des technologies permettent à des groupes de services tels que les GAFA d’exercer, de fait, des monopoles au niveau mondial. Cette situation conduit, non seulement à l’encaissement, par ces groupes, de rentes exagérées, mais également à une certaine uniformisation culturelle.

En définitive, il semble bien que le marché soit devenu l’horizon principal de notre époque. Or le marché ne suffit pas à faire vivre les civilisations. Il faut donc un sursaut des citoyens et des États en vue d’une meilleure régulation de l’économie, dans le but d’en réduire les effets déshumanisants.

Michel Lapeyre

Conférencier

Émile Malet est directeur de la revue Passages et du think tank Adapes.